Frères, allons ensemble, aux agapes sacrées
de la lumière secrète.
Que nos cœurs, un à un, comme flammes allumées,
brillent, clarté, chaleur et douceur entrouvertes.
Frappons du talon la terre et chantons ensemble!
Un à un et distinct, comme luisance de procession.
Frères je vous supplie, communions enfin,
et crions vers le ciel les prières scandées.
Une chaîne plus puissante que les mornes données
nous liera à la roue du mouvement éternel.
Éternel à la joie, éternel aussi, le manège de notre Dieu.
Frères, crions très haut l’espoir et les avènements.
Courons tous aux agapes, un cri énorme.
Le temps n’est pas encore de revenir au silence.
La jeunesse n’est pas au silence,
mais voix multiples répétant le cri,
clamons bien haut : bonté, justice, espérance.
Clamons, Frères, ensemble, la vérité,
celle qui sera et celle qui est venue.
Il est venu l’enfant, cher à nos entrailles.
Ne le laissez donc pas, tendre inutilement,
ses pauvres mains amies, jointes ainsi vers nous.
Ces mains comme une coupe, où tous nous boirons.
1955