Justice de Dieu

Justice de Dieu 150 150 Danièle Moundouris

Si l’homme pouvait changer le monde,
Et remanier la création,
De là surgirait immonde,
Une boiteuse imperfection.

Mais le soleil crie toujours
Au cœur même de l’été.

Et pâle et calme, inaltérable,
Blanche et douce éternité d’étoiles, entourant la lune ;
Un cercle brillant de beauté frappe mon âme d’un souffle pur.

Criez les hommes, maudissez
L’idée, le verbe, la vérité.
Essayez-même de prouver
Où finit l’inconnaissable.

Moi je regarderai, la mer
Et puis les nuages et puis l’air.

Je me réfugierai dans le vent.
Et, sous les ailes des oiseaux.
Afin que mon âme crie plus fort
D’étonnement, d’être rien et d’exister,
Avec le soleil et la lune,
Avec les fleurs et les étoiles,
Avec le sel des rivages,
Le tonnerre des nuées
Et l’amertume de la mer.

Mon cœur ouvert comme une grenade,
Par l’absolue justice et l’absolu amour
D’un Dieu, qui me laisse vivre,
En son ombre immense pour être,
Pour être moi seulement…

Je crie ma joie, ma confiance !
La danse secrète de mon âme vers son éternité…
Car lui seul doit me juger,
Puisqu’il me permet d’exister
Avec le soleil et avec la lune.

1960