Dansez vos farandoles, sous les jets des cyprès
Un dionysos subtil y soutiendra vos pas
Donnez à votre ami la branche de camélia
Tandis que la guitare allège son cœur.
L’Amour est une torpeur qui s’éveillera
L’Amour est une douleur légère où crie la joie.
Sens-tu ce basilic qui s’écrase sous les doigts ?
Chapelet d’ambre chaud qu’égrène l’amer.
Le temps s’est arrêté au bord de la légende
Sur le lac tranquille de ton âme bleutée.
Dans la beauté violette d’une terre transparente,
Trempant dedans la mer sa robe de turquoise,
Offrant au jour mourant sa dernière parure
Glissant sous les rayons d’une dernière clarté
Pendant que la nuit ouvre son rideau constellé.
Alors en glissant avec une calme aisance
La lune accroche au ciel sa lampe de féerie
La lune étend sur l’eau son chemin d’Ophélie.
Chapelet d’ambre chaud qu’égrène l’amer.
Le temps s’est arrêté au bord de la légende
Sur le lac tranquille de ton âme bleutée.
Le jasmin a laissé son sillage léger.
Ah ! Langueur de la terr, sens-tu ce parfum d’or !
Sens-tu l’Eternité qui trace exactement
Ce piège géométrique où ton cœur se débat ?
Le triangle d’une terre à la base d’une mer
Et au loin tout au bout ces colonnes légères
Où l’humaine mesure fuit vers l’infini
D’un espace trop pur où tremble des lumières.
Maintenant dans les verres le vin s’est échauffé.
La lune éteint au ciel sa lampe de folie
Le soleil s’est levé sur une terre désolée
Maintenant sur les tables le jasmin se flétrit
Des colonnes brisées s’entassent sur ta route.
Les Dieux enfin sont morts !
Les Dieux sont en déroute !!