Le pervers

Le pervers 150 150 Danièle Moundouris

Solitude solitude, soliloque hagard.
Danse fuyante des pensées vides.
Cliquètement des mots en leur ronde macabre.
Abrutissement de l’âme courant après son ombre.
Tourne, tourne, oh Fou ! Débile enfant raté.
Tu cours après la lune de tes pensées tronquées.
Tu poursuis la chimère, divine fluorescence.
Quoi ! Tu oses chercher le sphinx éternel.
Tu oses l’appeler trainant tes vices en toi.
Harnaché de tes immondes jeux.
De leurs marques sataniques et vicieuses à la fois.
Tu exiges, tu cries, l’écho seul te répond.
Solitude, soliloque, monologue dément,
Créateur mensonger qui ne crée que vipère,
Nœuds tordus, ponte horrible, larve folle.
Tu appelles la boue, elle se colle à toi…
Tu l’appelles ridicule et sublime à la fois.
Tu cries : « merci oh sphinx, car tu m’as répondu ! »
Tourne, tourne oh fou ! débile enfant raté,
Tu cours après la lune de tes pensées tronquées.
Le dialogue menteur tu l’as créé tout seul…

1956