Solitude solitude, soliloque hagard.
Danse fuyante des pensées vides.
Cliquètement des mots en leur ronde macabre.
Abrutissement de l’âme courant après son ombre.
Tourne, tourne, oh Fou ! Débile enfant raté.
Tu cours après la lune de tes pensées tronquées.
Tu poursuis la chimère, divine fluorescence.
Quoi ! Tu oses chercher le sphinx éternel.
Tu oses l’appeler trainant tes vices en toi.
Harnaché de tes immondes jeux.
De leurs marques sataniques et vicieuses à la fois.
Tu exiges, tu cries, l’écho seul te répond.
Solitude, soliloque, monologue dément,
Créateur mensonger qui ne crée que vipère,
Nœuds tordus, ponte horrible, larve folle.
Tu appelles la boue, elle se colle à toi…
Tu l’appelles ridicule et sublime à la fois.
Tu cries : « merci oh sphinx, car tu m’as répondu ! »
Tourne, tourne oh fou ! débile enfant raté,
Tu cours après la lune de tes pensées tronquées.
Le dialogue menteur tu l’as créé tout seul…
1956